"Va dehors, tu verras loin !"
“Tu discutes pas, tu vas dehors… J’ai pas envie que tu deviennes myope. Allez, va prendre l’air !” On tombe là-dessus par hasard. La myopie, c’est une personne sur trois en Europe et près de la moitié des 25-30 ans qui en sont atteints.
Et c’est bizarrement deux fois plus que dans les années 1970. Alors on se dit : “Mais qu’est-ce qui s’est passé en cinquante ans pour que les mômes deviennent tous flous ?”
On a, bien évidemment, fait reporter la faute sur les écrans d’ordinateur et les jeux vidéo. “Bon là, faut vraiment arrêter de jouer à Pokémon, tu poses ta DS et tu prends un livre… Comment ? Non, pas un manga !”
Sauf qu’aucune étude scientifique n’a jamais démontré la relation de cause à effet. Alors, c’est quoi ? En fin de compte, ça serait beaucoup plus simple que ça… La myopie serait liée à notre exposition à la lumière naturelle.
La lumière agit sur la diffusion de dopamine qui a un impact direct sur la croissance de l’œil. La myopie, c’est un œil qui se développe trop. La diffusion de dopamine permettrait justement de limiter la croissance du globe oculaire.
Depuis cinquante ans, notre façon de vivre a évolué. Les enfants et les adolescents restent plus facilement à l’intérieur des appartements, ils pratiquent moins de loisirs dehors et sont donc moins exposés à la lumière.
Un autre élément est à prendre en compte dans le développement de la myopie : le fait qu’à l’extérieur, les enfants concentrent leur regard sur des objets plus éloignés qu’à l’intérieur. En focalisant des distances différentes, l’œil n’arrête pas de faire une gymnastique de mise au point qui limite, là encore, la myopie.
Et l’on revient quand même aux écrans d’ordinateur ou de jeux vidéo, où l’œil est très proche de ce qu’il regarde. En jouant ou en passant plus de temps à l’extérieur, l’enfant reçoit plus de lumière et fait travailler en permanence ses yeux.
Autre conséquence de la vision rapprochée, l’enfant qui lit trois livres par semaine a plus de chances de développer une myopie que celui qui tape dans un ballon pendant des heures, en rentrant de l’école. Ou alors, il faut lire dehors et pas allongé sur son lit !
“C’est vrai ça, t’as déjà vu un joueur de foot avec des lunettes ? Eh non ! Pas de lecture de près (ni de loin). Ni Flaubert ni Musso. Du matin au soir à l’extérieur, le footeux court après un ballon qui rebondit comme une puce d’eau. L’oeil travaille autant que les cuisses. Tout ça en se gavant de bonne lumière du jour. Résultat, pas de myopes sur les terrains de foot.”