Planter un arbre
« C’est un tilia tomentosa avec une couronne bien régulière. Et vous verrez cet été, votre jardin sera embaumé d’un parfum très marqué. Les bouquets de fleurs de tilleul attirent les abeilles. Vous allez même pouvoir faire des infusions… très apaisantes. »
Le week-end dernier, on a planté un arbre, un tilleul argenté. C’est le tilleul commun que l’on trouve dans les villes pour une raison simple : il résiste bien à la pollution et à la sécheresse. On est parti en Sologne pour voir ce qui existait dans le grand centre horticole de la Ferté-Beauharnais.
Ce week-end-là et pas un autre. « À la Sainte-Catherine, tout arbre prend racine ! » Enfant, on entendait souvent les anciens dans les campagnes professer ce dicton comme un mantra.
« À la Sainte-Catherine ! » C’est le 25 novembre et ça correspond à l’époque où la sève des arbres caducs (ceux qui perdent leurs feuilles), descend dans les racines. Plus de sève donc dans les branches, les feuilles se détachent et l’arbre se met en hibernation, il s’endort en surface. Seules les racines vont rester actives et continueront à pousser jusqu’aux grands froids. D’où l’intérêt de planter fin novembre.
Au printemps suivant, l’arbre repartira avec d’autant plus de vigueur que son système racinaire sera bien développé. Il sera plus résistant à la sécheresse estivale.
Ce qu’on avait en tête, c’est un arbre déjà grand qui pourrait nous faire un peu d’ombre à l’été prochain. Un tronc de 4 mètres de long et de 12 centimètres de diamètre. Sur place, on nous prêtera un gros 4 x 4, un Titan avec un plateau mobile pour transporter le tilleul. « Vous n’aurez plus qu’à le faire glisser dans le trou. »
Planter un arbre aujourd’hui, en sachant qu’il va mettre plusieurs années avant de prendre sa place dans le jardin. Planter un arbre, en se projetant cet été, ou sans doute dans deux étés, assis sur une chaise à l’ombre de ses larges feuilles argentées.
On a fait glisser l’arbre. On l’a stabilisé bien vertical et on a remis la terre sans la tasser au pied. La pluie se chargera de bien stabiliser l’ensemble.
En fin de soirée, on a repris le train pour Paris en se disant qu’on laissait sur place dans le Berry, un être vivant qui va s’éveiller au printemps prochain et nous accompagner pour les prochaines années. Et qu’il sera là quand nous n’y serons plus.