Shazamer le café !
Il y a des matins à l'heure du café, le son est dense. Aucune idée de la fréquence radio, mais ce matin, c’est réellement brutal. Une batterie maltraitée par un bûcheron enivré et des guitares basses entre les mains de ceux qui savent envoyer du lourd.
Sauf qu’il est 9 h15 et que l’on ne sait pas ce que c’est que cette musique. Et va savoir pourquoi, on n’ose pas demander, car visiblement autour de la grande table, ça dandine sec de la tête devant les Macs. Et là, oui, bien sûr, on sort son smartphone, clic, Shazam, reclic et wahoooooo… mais on n’avais pas reconnu… c’est Lemmy qui chante en 1979, genre « Si y’en a qui se sont gourés de concert, on va vous exploser la gueule » avec « Overkill ».
Faut dire qu’en 79, on écoutait pas ça du tout. On écoutait Elvis Costello, les Clash de « London Calling », Depeche Mode, « Lodger » de Bowie, Bashung. Alors oui, évidement, Motörhead à côté, c’est du massif, et puis la découverte des Cure et leur pochette avec le frigo rose… ou encore Joy Division et « Unknown Pleasures » où tu restes médusé à la première écoute, et puis tu regardes s’il n’y aurait pas une tournée, des concerts parisiens, et tu apprends que le mec, il s’est pendu il y a pas longtemps.
Sauf que là, ce matin, grosse claque avec Motörhead que j’identifie en lançant Shazam, l’application de reconnaissance musicale.
Le fonctionnement est super simple, le téléphone capture un échantillon du morceau. À partir de cet échantillon, il créé une empreinte acoustique qui est comparée à la base de données de Shazam… et ça va très, très vite. En quelques secondes, deux, maxi trois, on a le résultat qui s’affiche… « Overkill ». Tout ça, à partir de quelques mesures de batterie. C’est quelque 20 millions de chansons qui sont « shazamées » tous les jours. Et après la musique, Shazam va s’attaquer aux images. On pourra identifier tout ce que l’on a sous les yeux. Dans un musée, un magazine, une affiche dans la rue.
Et, va savoir pourquoi, on réalise que si cette application arrive à trouver quasi instantanément un morceau de musique, il doit suffire de quelques mots pour identifier un appel téléphonique. Et donc, ça veut dire qu’aujourd’hui, on est capable de tout repérer d’une conversation. C’est tellement flippant qu’on va se reprendre une bonne grosse dose de Motörhead sans Jack Daniel’s, il est 9 h 20, quand même !