[javascript protected email address] 01 82 73 14 81
56, rue du Faubourg Poissonnière - 75010 Paris
[javascript protected email address] 01 82 73 14 81 56, rue du Faubourg Poissonnière - 75010 Paris

Tu dors ? Moi, non plus !

C’est au début du XXe siècle, lors de la Première Guerre mondiale, que l’on a pensé à changer d’heure entre l’hiver et l’été. Et déjà, pour des histoires d’économies d’énergie. En 1976, après le premier choc pétrolier, le changement horaire s’est généralisé à l’Europe. En profitant d’une heure d’ensoleillement supplémentaire, on consomme moins d’électricité, le soir.

« Bien gentille, l’Europe ! Sauf qu’à chaque fois, il me faut plus d’une semaine pour recaler mon rythme de sommeil ! » En 2019, la Commission européenne a proposé de supprimer l’heure d’été… sans succès, vu la difficulté à harmoniser les fuseaux horaires entre les différents pays.

Un petit désagrément qui n’est rien à côté des habitudes nocturnes de nos ancêtres…

Pendant des siècles, des millénaires même, les gens se couchaient vers 21 heures et se réveillaient autour de minuit, pour rester éveillés environ une heure, avant de retrouver le sommeil. C’est ce que l’on appelle le sommeil biphasique, une nuit fractionnée en deux temps. Sans doute quelque chose qui correspond à un rythme biologique.

Les gens restaient au lit, priaient, méditaient, avaient une sexualité très riche. C’était aussi un moment privilégié pour s’occuper du foyer, des animaux, des enfants.

Donc très différent de notre sommeil continu.

Et puis au XIXe siècle, la révolution industrielle a balayé tout cela. L’éclairage artificiel, d’abord au gaz puis à l’électricité, a bouleversé notre sommeil.

La durée de luminosité d’une journée a artificiellement augmenté. Le capitalisme a remis en question notre rapport au temps, en donnant plus d’importance à l’efficacité et à la ponctualité.

Les loisirs qui se sont développés peu à peu dans les villes ont retardé le coucher. Jusqu’à faire disparaître, à la toute fin du XIXe siècle, le premier sommeil. On a ainsi dormi, sans interruption, une nuit de sept ou huit heures. Dans les cultures non occidentales, moins exposées à la lumière artificielle, ce sommeil fractionné existe encore.

Et finalement, quand on a du mal à trouver le sommeil, ou que l’on se réveille en pleine nuit, c’est peut-être une réminiscence de cette forme de sommeil ancestrale, biphasique, qui a préexisté, pendant des millénaires.

Comme quoi, la lumière est très importante au quotidien. Avec le passage à l’heure d’été, c’est une heure de luminosité naturelle en plus que l’on gagne… et vu le degré de noirceur du moment, on en a bien besoin !