Tic, tac, toc, t’as plus le ticket !
C’est un petit morceau de carton que l’on a tous eu dans notre poche. Il va disparaître, à partir du printemps 2022. La fin d’une époque, la fin d’un geste, la fin d’un vrai symbole parisien. Histoire de préparer la venue de milliers de touristes pour les Jeux olympiques de 2024, la RATP annonce la disparition progressive du ticket de métro, au profit d’un titre de transport dématérialisé. D’abord, l’arrêt de la vente du carnet de dix tickets et à terme celle du ticket à l’unité.
Le ticket était apparu en juillet 1900 pour l’Exposition universelle, avec l’inauguration de la première ligne du Métropolitain, la ligne 1 qui traversait Paris porte de Vincennes-porte Maillot. Il s’en vendra 30 000 unités le premier jour.
À l’époque, il y avait trois tarifs et c’était déjà une histoire de couleurs. Rose pour la première classe, crème pour la deuxième classe et vert pour les allers et retours. Quelques années plus tard, le ticket prendra d’autres couleurs, havane pour la deuxième classe et vert pour la première.
Tout ça avec un poinçonneur en tête de quai qui venait faire un trou dans le petit morceau de carton. « J’suis l’poinçonneur des Lilas, un gars qu’on croise et qu’on n’regarde pas. » La chanson de Serge Gainsbourg fait alors rimer ticket de métro et Paris pour les touristes.
La fin des années 1960 est révolutionnaire : on colle une bande magnétique sur le carton. Le composteur automatique remplace l’homme qui faisait des trous, des petits trous, et bonjour les tourniquets.
En 1981, le ticket de la RATP relooké en jaune devient une star de la publicité avec la célèbre accroche « Tic tac toc, t’as le ticket chic, t’as le ticket choc ! » chantée par Richard Gotainer.
Dix années plus tard, la première classe disparaît. Trop peu de voyageurs. Et puis viendra le ticket vert jade, puis violet, bleu et enfin blanc tel qu’on le connaît, aujourd’hui.
« Quel est le prix d’un ticket de métro ? » Au moment des élections, les politiques auront toujours eu du mal à préciser le prix de ce marqueur de la vie quotidienne de millions de Franciliens.
Le métro parisien a battu tous les records de fréquentation en 2017 avec plus de 1,5 milliard de trajets effectués. Chaque année, c’est encore près de 550 millions de tickets qui sont vendus… et autant qui se retrouvent par terre à la sortie des stations.
Avec sa disparition, c’est nombre de petits gestes qu’il va falloir abandonner. Le ticket qui marquait la page d’un livre, qui faisait office de filtre à cigarette, qui servait à caler la table à la terrasse d’un café. Et le petit mot que l’on écrivait sur le ticket pour ne pas l’oublier !