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Elles sont passées par là…

C’est peut-être ce qui nous avait le plus troublés, de découvrir ces mains sur les parois des grottes. Ce besoin pour l’homme préhistorique de se relever, pour marquer de sa main, son passage.

Souvent, ce sont des mains négatives et non des traces. L’homme posait sa main sur la pierre et projetait un mélange coloré à base d’argile rouge, sans doute à l’aide d’un morceau de bois creux. Une technique que les spécialistes ont observée dans des grottes ou des abris situés sur tous les continents habités.

Et puis, ces dernières années, on a commencé à faire des mesures. On s’est posé une question simple, très simple : « Mais qui a réalisé ces mains négatives ? Des hommes, des femmes ? » Car tout prouverait que plus de 75 % de ces mains sont celles de femmes.

Les paléontologues ont poussé leurs recherches. Et là surprise, tous les scientifiques montrent que les femmes étaient beaucoup plus impliquées dans la vie quotidienne qu’on ne l’imaginait. Par exemple, une femme préhistorique chassait, tout comme l’homme. On a retrouvé quantité d’os qui indiquent qu’elles avaient un bras droit plus développé, et qu’elles utilisaient une lance pour tuer des animaux.

Mais alors, comment expliquer cette vision virilo-centrée de l’histoire ?

Au XIXe siècle, les premiers paléontologues et archéologues étaient des hommes, qui sans trop se poser de questions, ont calqué sur la préhistoire, les systèmes de répartition des tâches de leur époque. Il était évident que les femmes devaient préparer à manger et s’occuper des enfants et que les hommes partaient chasser le mammouth et étaient des héros. Ils savaient, eux, tailler avec précision des silex pour confectionner des armes et peignaient les grottes de Lascaux ou de Chauvet. Ce sont ces représentations qui ont nourri l’imaginaire collectif.

Il a fallu attendre les années 1980 pour que l’on commence à voir les choses autrement. La féminisation du métier de paléontologue comme d’archéologue et l’apparition de nouvelles technologies ont permis un autre regard.

Et là, les stéréotypes et les idées reçues se sont retrouvés mis à mal. Non, dans le fond de la grotte, la femme n’était pas là uniquement pour “passer le balai”. Oui, il y a de fortes chances pour que ce soit en majorité des femmes qui aient peint les parois des grottes. Ce qui pourrait vouloir dire que ces sociétés préhistoriques étaient peut-être plus égalitaires que nos sociétés contemporaines ?

« Oh là, là, cher Monsieur, pas de précipitation dans vos conclusions… on va en rester aux mains sur les murs, oui sans doute peintes par des femmes ! »